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Sortir la tête du guidon

Sortir la tête du guidon, épisode 3

La dernière fois que j’ai proposé de quoi sortir la tête du guidon remonte à il y a trop longtemps, en 2018:

Il est plus que temps de proposer un nouvel épisode, qui marquera le départ d’un défi: publier une fois par mois une liste de liens inspirants.

Les liens comme nourriture de l’esprit

Je prends chaque jour le temps de lire entre une et deux heures de textes publiés sur Internet. Cette veille continuelle me permet de plonger à fond dans certaines questions qui m’intéressent (par exemple #transformation #workflows #algorithme ou #transmedia), mais aussi de me laisser surprendre par des lectures qui me permettent de sortir la tête de mon propre guidon.

Un flux de liens intéressants m’arrive tous les jours (par ordre d’importance et d’intérêt):

  • Des newsletter auxquelles je suis abonné (voir une sélection en bas de page);
  • Un flux d’abonnements via Feedly;
  • Un digest de lectures via Medium et Substack;
  • Mon robot Flint;
  • Les réseaux sociaux (surtout LinkedIn, moins Facebook)

Je cueille les liens qui m’intéressent avec l’excellente application Raindrop, qui me permet de constituer des dossiers et de qualifier les liens sauvegardés avec des labels. Par exemple pour compléter mon dossier sur l’économie créative, sur les enjeux liés au journalisme, ou pour garder une trace des multiples applications incroyables qui éclosent à travers le monde.
J’utilise aussi depuis peu l’extension pour navigateur Glasp, qui permet de sauvegarder des extraits de texte, en les qualifiant avec des labels, pour en faire quelque chose après…

Qu’est-ce qui m’intéresse dans tous ces flux, à quoi ça me sert ?

Mon parcours, ma perspective

Depuis que j’ai « glissé » du cinéma vers les univers numériques, j’ai remarqué que mes questionnements ont évolué vers une approche plus transversale, plus systémique, plus concrète.

En faisant un film, on pointe une sorte de lampe de poche sur une thématique bien particulière, en utilisant une de ses obsessions comme énergie.
En travaillant sur des projets web, on doit prendre en considération dès le départ les gens qui vont utiliser ce que l’on produit, donc on doit écouter les besoins et les attentes d’autrui avant de vouloir leur apporter quelque chose.

L’effort de documentation et de recherche est donc forcément plus transversal et systémique lorsque l’on veut produire un projet web. Ça tombe bien: j’adore faire cet effort. Je me sens à la maison lorsque je peux ouvrir plein de fenêtres (de liens), découvrir les mondes qui se dévoilent, qui racontent leurs imbrications (de liens)…

C’est peut-être un effet de l’âge (je vais avoir 52 ans): j’ai besoin de savoir que ce que je pose dans le monde est potentiellement utile. Que ce que je produis va avoir un impact concret, idéalement sur la durée.
Dans ce sens, depuis que je chemine sur les pentes du numérique, je fais tout pour mettre les processus et les méthodes sur le même piédestal que les résultats.

Comme on dit souvent, l’important, ce n’est pas tant la destination que le voyage…
Venant du monde du cinéma où c’est clairement la destination qui compte et qui est valorisée, j’avais besoin d’un rééquilibrage en profondeur.

Alors, comment rendre tout ce travail de veille utile pour autrui ?

Le travail de curation, mes filtres

Avec ce défi de produire un billet de liens tous les mois, j’aimerais pousser ma propre veille sur les enjeux et opportunités des mondes numériques un cran plus loin: décrire et qualifier ce qui me touche dans ces liens, de manière à préciser ce qui m’intéresse et de donner envie à autrui d’aller les découvrir.

Comme vous pouvez le découvrir plus bas à travers une sélection des personnes que je suis, il s’agit avant tout de textes produits par des individus, et assez peu par des marques de médias. En effet, j’aime quand le ton est libre, personnel et subjectif. Parce que quand une personne écrit pour une marque (privée ou service public), on sent les coups de rabot un peu partout…
Peut-être une séquelle de mon attirance vers le cinéma d’auteur et expérimental ??

Je lis et je recommande une personne à partir du moment où je trouve les ingrédients suivants:

  • Liberté du ton, du style, du regard;
  • Générosité dans le partage des réflexions, des sources, du processus;
  • Approche vivante et évolutive, avec remises en questions;
  • Capacité de voir large, de partager une vision non dogmatique;
  • Dimension personnelle, de raconter son contexte de réflexion.

Je suis aussi très content d’être sorti des clivages gauche – droite. Je ne vais pas choisir mes sources dans une bulle affinitaire, mais surtout sur base des ingrédients listés ci-dessus. Cela peut sans doute faire tiquer, mais j’assume.

Cependant, il y a quelque chose que je dois encore améliorer…

Mes limites actuelles: la diversité des sources

Mon gros problème avec la liste qui suit, c’est quelle est bien trop mâle blanc entre 40 et 65 ans: du coup la diversité en prend un sacré coup. Je peux trouver des explications à cet état de fait, mais je ne peux pas m’en accommoder: il faut que ça change, que ça évolue.

Je vais mettre un point d’honneur pour trouver plus de sources diverses, avec les ingrédients qui me plaisent.

Dans ce sens, je suis preneur si vous avez des recommandations pour plus de diversité, envoyez-moi simplement un email !

Quelques sources de référence

Voici une liste de sites / blogs / newsletter qui font partie de mes bases, des incontournables qui tiennent sur la durée. Je lis d’office tout ce que ces personnes publient: il y a toujours la qualité, de la surprise, de quoi réfléchir, avec parfois des visions déstabilisantes…

Il n’y a pas d’ordre particulier, c’est un peu en vrac comme ça vient. Au final, cette première liste est assez tech-business, je viendrais rééquilibrer avec d’autres sources à la prochaine édition 🙂

Dror Poleg. Cet historien économique produit une réflexion sur le futur du travail, des villes, sur l’économie créative, avec un intérêt fort pour les protocoles décentralisés ET une politique publique forte. Lecture plaisante avec beaucoup de pédagogie.

Stratechery, Ben Thompson. Ce journaliste de la « tech » produit un travail de fond considérable, très documenté, toujours sourcé avec une perspective historique, ce qui permet de mieux comprendre comment les enjeux liés aux nouvelles technologies se développent (ou se répètent) dans le temps. Lecture exigeante.

Ben Evans. Cet autre Ben est lui aussi un très fin connaisseur des enjeux de la « tech », avec un style qui pose plus de questions que des affirmations; il a l’art d’ouvrir le débat et de sortir des jugements hâtifs bâtis sur des préjugés. Lecture questionnante et efficace.

Ralph Ammer. Pour rééquilibrer cette liste de liens, voici un répertoire de superbes billets avec des illustrations animées, contenant des réflexions compréhensibles et agréables à lire sur les enjeux liés à la création. L’art de la simplicité, de la concision et de la beauté.

John Batelle. Ce serial entrepreneur dans les médias partage une vision à laquelle j’adhère: envie de voir éclore des médias conversationnels, de pouvoir mieux profiter de l’IA, entre autres. Lecture au fil de sa réflexion, vivante. Ne vous arrêtez pas à sa photo de profil; il est bien moins américain qu’il semble de prime abord…

Tara McMullin. Son obsession: le travail. Comment travailler moins, mais mieux ? Quelles sont les conditions pour amener plus de sens dans notre travail ? J’aime son écriture généreuse, ses questions et son approche critique et investie.

Marie Dollé In Bed With Tech. Cette newsletter au ton frais et avec beaucoup de liens vers des réalités que je connais peu permet de se documenter sur des tendances, avec un équilibre qui mélange fascination et critique. Lecture plaisante et agréable.

Patrick Tanguay, Sentiers. Un recueil des réflexions basées sur des réflexions d’autrui, avec une approche prospective et critique sur les impacts de la technologie sur la société. Lecture exigeante, parfois jargonnant et un peu trop dans une bulle de pairs; mais c’est un parfait antidote pour certains liens de ma liste 😉

Philippe Silberzahn. Ce professeur de stratégie publie une newsletter hebdomadaire sur les enjeux de la transformation numérique, sur les processus, sur les modèles mentaux, le face à face du public et du privé. Un nécessaire contre pied à un autre blogueur français que je suis depuis des années: Affordance (Olivier Ertzscheid). Ma lecture du lundi matin, qui bouscule mes préjugés. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui de prime abord, mais il réussit à ouvrir mon horizon et à accueillir une autre manière de voir le monde.

Bulletin. « L’info curieuse et optimiste »: une autre lecture du lundi matin, pour vraiment sortir la tête du guidon et écouter les oiseaux chanter…

Dans les prochains épisodes, je vais laisser plus de place aux penseurs critiques, aux artistes, aux journalistes ou aux développeurs.

Pour finir (de boucler la boucle), voici le premier épisode, pour vérifier la cohérence et les différences avec ce qui précède.

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