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Prestations

Utopiana se transforme

Le contexte de ce projet

Bien avant la période du COVID-19, Anna Barseghian, la co-fondatrice d’Utopiana, m’a demandé à plusieurs reprises de l’aider à valoriser les projets réalisés sur leur site web (les archives vidéo, les publications etc), tout en améliorant les workflows internes pour une meilleure efficacité et cohésion d’équipe.

Cependant, il manquait toujours du temps et de l’argent pour aller de l’avant. Les budgets ponctuellement alloués à la production d’évènements artistiques ne permettent pas d’investir dans la rénovation et l’amélioration de l’outil de production. Dès lors, comme dans quasiment toutes les autres structures de production de projets artistiques, le travail de réflexion de fond a sans cesse été repoussé.

Pour surmonter la crise due au COVID-19, des aides étatiques ont apporté un soutien ponctuel à la transformation de fond des entreprises culturelles, pour leur permettre de rebondir au mieux après cette période de remises en question.

La crise liée au COVID-19 a donc créé un électrochoc vertueux: les pouvoirs publics ont vu qu’il n’est plus possible de continuer “comme avant”. Et pour changer, pour se transformer, il faut des moyens: “Globalement, le soutien vise une consolidation et une revitalisation du domaine culturel, ébranlé par la crise.”

Le dossier soumis fin 2021 au Canton de Genève a heureusement reçu une réponse positive, et nous avons donc pu démarrer ce chantier de transformation souhaité depuis longtemps.

Ce billet raconte ce qu’est ce projet de transformation, ce que nous voulons transformer, comment, pour qui, pour quoi… Avec un lot d’enseignements précieux et parfois vertigineux, que j’espère utiles pour d’autres acteurs artistiques.

Un petit détour par les rues de Erevan

Pour la petite histoire, il se trouve que j’ai collaboré il y a presque 20 ans à l’un des projets d’Utopiana, en créant une installation photographique dans les rues de Erevan:

Ce projet a marqué le début de mon “obsession” pour la géolocalisation et les interventions artistiques dans l’espace public: comme le projet Passages (performances avec des musiciens, couplés avec une installation vidéo interactive) ou le projet de recherche Walking the Edit (une application mobile qui permet de marcher des films…).

Je reviendrais dans un autre billet sur ma propre transformation: comment (et pourquoi) je suis passé d’un créateur d’objets artistiques à un facilitateur de transformations numériques diverses et variées…

Avant de démarrer, vu que nous sommes dans la thématique de la transformation, petite précision concernant l’image d’illustration: elle a été générée par Playground.ai sur base de cette image.

Le projet de transformation

“Le projet de transformation proposé par Utopiana implique la conceptualisation et la création d’une plateforme digitale participative. Au-delà d’un nouveau site web qui valorisera mieux nos projets de recherche artistique, la future plateforme offrira un espace public numérique vivant et participatif pour accueillir les processus, les expérimentations et les réflexions engagés depuis 20 ans dans la communauté d’Utopiana.

Cette plateforme est indispensable pour pérenniser les résidences, pour améliorer l’impact des ateliers et pour amplifier les pratiques contemporaines transversales. Elle permettra aux publics intéressés de profiter des fruits des projets réalisés et se focalisera sur une transition écologique dans le domaine des pratiques artistiques. Ce projet de transformation est un échafaudage, une base solide pour rénover, élever et connecter les différents plans des activités d’Utopiana dans un environnement de recherche numérique participatif pour les artistes locaux et internationaux, actuels et futurs.”

Dossier de demande

Le projet réunissant une petite équipe de 5 personnes a démarré fin de l’année 2021 et proposera ses premiers résultats courant de l’année 2023.

Pourquoi transformer l’existant ?

À l’heure actuelle, avec le site web d’Utopiana, il n’est pas possible de:

  • faire des ateliers participatifs qui mixent online et onsite;
  • mémoriser des étapes de travail et partager le récit des processus collaboratifs et créatifs;
  • faire interagir les artistes avec le public, stimuler les échanges entre les parties prenantes;
  • valoriser les apports des partenaires au sein des projets, et faire exister les projets sur les présences web des partenaires;
  • présenter les oeuvres produites de manière originale et engageante, donnant envie d’en savoir plus;
  • offrir une source de connaissances sur les thématiques et enjeux abordés par les projets artistiques, par exemple en mettant en relation les oeuvres avec d’autres projets (livres, recherche, articles, films, actions citoyennes…).

Comme la majorité des présences Internet des entités culturelles et artistiques, l’actuel site web d’Utopiana est plutôt une vitrine que l’on survole rapidement (pour découvrir le prochain atelier, par exemple), qu’un espace d’action et de partage (pour échanger sur les enjeux d’un projet, par exemple).
Devant l’importance et l’efficacité des réseaux sociaux, se pose de manière de plus en plus insistante la question de la plus value spécifique du site web d’une entité culturelle, une fois que l’on a communiqué sur l’attendu de base: quoi / quand / qui.

Quel pourrait être le sens, l’utilité, la valeur d’un site web aujourd’hui, alors qu’il faut absolument revoir à la baisse nos réflexes de surproduction, face à la pollution environnementale et face à la saturation de l’attention ?

Pourquoi avoir tant de vitrines virtuelles chichement garnies et allumées tout le temps, sans qu’il y ait une porte d’entrée qui permettrait d’aller échanger autour d’une valeur à partager ?
Pourquoi dire – si l’on n’en dit pas assez pour se rendre compréhensible et accessible pour toutes les personnes qui ne nous connaissent pas (encore) ?

Toutes ces questions nécessitent une (profonde) remise en question de ce que l’on souhaite apporter à son public, à la société.

Les objectifs de la transformation

Pour pouvoir acquérir de nouveaux publics et proposer des usages en phase avec les transformations nécessaires de la société (transversalités entre domaines; mieux utiliser et valoriser les ressources existantes; faire mieux avec moins; …), il s’agit de développer une plateforme logicielle qui puisse:

  • Améliorer les bonnes pratiques collaboratives internes et l’organisation logistique, de manière à pouvoir se concentrer sur la création de contenus de qualité;
  • Archiver selon des méthodes pérennes les contenus ayant une valeur intrinsèque;
  • Créer des relations entre documents, artistes, projets, présentations, questionnements, autres apports externes… afin de permettre une meilleure navigation et contextualisation des projets;
  • Accueillir de nouveaux publics grâce à une présentation de projets généreuse et structurée de manière compréhensible (la médiation se fait de manière « invisible »);
  • Permettre au public de devenir partie prenante plus active lors des processus de création et au moment de la présentation des projets;
  • Améliorer la mécanique de diffusion sur les réseaux sociaux et proposer un mailing plus personnalisé.

In fine, profiter des possibilités transformatrices offertes par le monde numérique pour apporter à la société un espace de rencontres basé sur le geste artistique.

Mise en place de nouveaux flux de travail

Comme j’aime bien les schémas, voici deux images permettant de visualiser ce que je suis en train de mettre en place pour l’association Utopiana.

Ce premier schéma présente les 3 strates différentes et interconnectées:

  • les fichiers « statiques » sont sur Dropbox (images, vidéos, documents PDF etc);
  • le travail d’édition sur les contenus « dynamiques » se fait sur Notion (les détails des projets, leur organisation et logistique, les interactions avec les partenaires et le public);
  • la face publique est constituée par un site web et des pages spécifiques, issues de Notion, qui feront l’interface avec les personnes externes à l’association.

Cet autre schéma permet de visualiser quelques flux de travail, depuis le stockage de fichiers statiques sur Dropbox, en passant par l’éditorialisation sur Notion, pour finalement décider dans l’outil de publication quels contenus vont être présentés sur la plateforme web.

Rendez-vous dans le courant de l’année pour la présentation du prototype de plateforme.

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