L’équipe de Brib
Le concept de Walking the Edit – marcher un film avec une application mobile – continue de faire des émules à travers le monde, comme avec le projet Brib à Montréal. Cette adaptation est possible en adaptant Memoways aux besoins spécifiques du projet, qui ajoute la partie création de contenus en mobilité. Ecrire des histoires de manière collaborative sur le territoire, sur base d’histoires pré-existantes.
Une interview conduite par Nora Lune en juin 2014.
Construit autour du partage interactif et collaboratif de données numériques et de la valorisation de l’espace, le projet canadien BRIB s’est vu tout récemment attribuer un investissement par le Fond des Médias du Canada, séduit par son concept novateur et participatif. Patricia Bergeron, l’une des initiatrices du projet, nous en parle…
Comment ce projet a t-il vu le jour ? A quels besoins de société répond-t-il ?
Brib, dans sa philosophie et mission est un projet initié par les Glaneuses il y a quelques années.
Le projet prend sa base dans la volonté de redécouvrir sa ville, mettre en relation les gens, valoriser le patrimoine immatériel et déconstruire le cinéma à travers l’expérience mobile.
La récente mouture de BRIB est née d’une collaboration de ma compagnie, Leitmotiv avec Karine van Amerigen et Iphigénie Marcoux-Fortier, des Glaneuses.
Comment le projet BRIB implique t-il les gens en tant que partie prenante et de manière participative en utilisant le numérique ?
Le projet implique les utilisateurs d’abord d’une manière passive dans la phase de visualisation et la suggestion de contenus, dans la démarche de suivre un parcours et marcher son film à partir de contenus déjà disponibles et dans le partage sur la plate-forme. Puis, il les sollicite également de manière active en leur permettant de filmer et d’ajouter leurs fichiers parmi les databribs préexistantes pour alimenter le contenu et contribuer à l’écriture collective de films.
Pourquoi avoir choisi Memoways comme partenaire ?
L’idée de la collaboration avec Memoways est venu de ma rencontre avec Ulrich Fischer à Montréal au festival du nouveau cinéma en octobre 2012. J’ai tout de suite trouvé son projet intéressant. Ce qui m’a séduit, c’était l’idée de faire un film spatial, monter un film avec l’espace.
Nous avons pensé que c’était l’outil idéal pour nous, aussi bien pour la façon de travailler, le regard que porte Ulrich sur le cinéma et l’adéquation des valeurs de Memoways qui sont au diapason avec les nôtres. Nous avons travaillé de manière collaborative avec Ulrich qui a aidé à monter le dossier. Ensemble, nous avons réussi à mettre en lumière l’aspect artistique et expérientiel du projet.
A quelle institution avez-vous soumis le projet ? Quels sont leurs intérêts ?
Nous avons d’abord soumis le projet au FMC pour l’obtention d’un financement pour la phase de développement lors de laquelle nous travaillerons sur la signature visuelle, le développement d’affaires, la mise en marché et la recherche de partenaires. Nous projetons par la suite de démarcher les collectivités publiques et la ville.
Comment le projet a t-il été reçu par les institutions?
Nous avons eu un très bon retour de la commission, la preuve est dans l’obtention d’un important investissement en développement. Le projet a bien été compris.
Quels sont les moyens financiers et techniques à disposition ? Qui sont vos partenaires et quels sont les livrables ?
La FMC nous verse une contribution à hauteur de 75% du devis initial à savoir 350 000 dollars canadiens pour le développement du projet. Les 25% restants proviennent des investissements personnels.
En termes de livrables, nous proposons la mise au point d’un prototype de l’application mobile, le développement de la signature visuelle et production de maquettes, la veille concurrentielle et des études de cas sur des projets similaires, la recherche de partenaires et de producteurs de contenus et l’alimentation de databribs sur le cloud.
Comment Memoways peut-il renforcer le lien social ?
Memoways s’inscrit dans un univers technologique et durable puisque l’expérience de l’utilisateur peut se répéter mais différemment pour un même parcours. Le fait d’attribuer l’intelligence aux contenus apporte de la diversité et une qualité supplémentaire aux contenus. La valorisation s’opère dans le résultat et l’expérience.
Nous voulons utiliser la plate-forme pour créer des rencontres, développer et renforcer la communauté des utilisateurs. Par exemple, les utilisateurs pourront recevoir des notifications dès leurs contenus figureront dans le film de quelqu’un d’autre, il y aura la possibilité de suivre des utilisateurs et les gens pourront rentrer en contact les uns avec les autres lorsqu’ils se trouveront des intérêts communs. Nous pensons aussi organiser des concours de films pour stimuler la participation des acteurs d’un quartier par exemple. Tout ceci nécessite une gestion de la communauté pour intégrer BRIB dans le quotidien des gens.
Quelle sera votre stratégie pour entretenir l’engouement et la pérennité du projet ?
C’est une bonne question pour laquelle nous n’avons pas encore de réponse. Ce qu’on sait, c’est que sur le web, rien ne dure à moins de moyens énormes.
Il faut pour sûr prévoir un animateur de communauté pour gérer et stimuler l’activité. On peut également encourager à la création de databribs pour sans cesse nourrir le contenu et l’expérience.
Dans un premier temps, nous seront les créatrices de contenus mais à terme ce pouvoir reviendra à tout à chacun moyennant le respect de la ligne éditoriale et des conditions d’utilisation et de confidentialité visant à protéger les utilisateurs. Le but n’est pas la censure mais de pouvoir ouvrir le projet, responsabiliser les personnes et garantir au mieux le partage collaboratif.
Quand le lancement aura t-il lieu ?
Notre phase de développement est estimé à 10 mois. Nous espérons pouvoir faire le dépôt en production en septembre 2015. En 2017 aura lieu le 375ème anniversaire de la fondation de Montréal, occasion lors de laquelle, la ville accueille de nombreux évènements. Nous aimerions que BRIB soit alors bien implanté et puisse être alors utilisé comme outil.
Synthèse: Quel est l’intérêt pour Memoways de soutenir le projet BRIB ?
Le projet BRIB illustre bien le champs de possibles qu’offre Memoways en matière d’appropriation de l’espace et du territoire. Utilisable en tant qu’outil d’urbain marketing, il contribue à la promotion d’une ville et renforce l’identité communautaire au sein du territoire partagé.