Formation

Invisible – note de cadrage méthodologique

Pour structurer le travail à faire pour la réalisation du projet « invisible », voici quelques éléments méthodologiques et d’organisation.

Ces notes sont sensées vous aider dans la conduite de votre projet, mais vont aussi vous donner des indications de ce que j’attend de vous pour le rendu d’un document écrit, qui servira comme au premier semestre pour attribuer une note théorique.

En premier lieu, tenter de clarifier pour vous mêmes pourquoi vous faites ce projet (au delà du fait qu’il s’agit d’un exercice d’école – c’est idéalement un projet personnel dans lequel vous vous investissez):
– ce que vous cherchez, ce qui vous « obsède »
– quelles sont les questions que vous voulez « résoudre », auxquelles vous voulez vous « confronter » ?
– ce qui pourrait intéresser un spectateur dans votre pourquoi: qu’est ce que le spectateur peut recevoir, prendre avec, s’approprier pour que vos questions puissent devenir les siennes…
Il ne s’agit pas de proposer des réponses coulées dans le béton, mais avant tout d’être au clair sur vos propres motivations pour éviter de perdre le spectateur (qu’il se pose les mauvaises questions lors la réception de votre travail).
Des bases se trouvent dans le premier rendu (le document qui a servi pour la note théorique), mais il s’agit de continuer la réflexion et de la pousser plus loin à travers des tests, la mise en place des tournages etc.

Une fois que vous avez trouvé votre rythme créatif et la bonne dynamique entre la théorie (l’écriture, les concepts) et la pratique (réalisation des idées), il s’agit d’externaliser un maximum votre processus de travail: noter par écrit des pistes et réponses aux questions soulevées dans ce billet (ces notes sont utiles pour vous, mais également pour vos collaborateurs), utiliser et valoriser vos tests comme éléments complémentaires à votre rendu principal.
Le fait d’externaliser les processus de travail permet de garder une trace de votre cheminement (« l’historique » pour ne pas perdre le fil), de partager les choses importantes avec des personnes qui vont pouvoir vous aider, mais également – et ça c’est relativement nouveau grâce aux possibilités offertes par le web) – de valoriser le processus créatif comme une valeur en tant que telle. On va revenir sur ce dernier point en particulier plus tard, de manière très concrète.

Une fois que vous êtes au clair (un minimum…) sur ces questions, il s’agit de répondre de manière pragmatique aux questions suivantes:
– Quoi ? Décrire votre projet. Comme un scénario permet au lecteur d’imaginer le film à venir, il s’agit de décrire de manière descriptive et « neutre » (ouvert aux interprétations) ce que le spectateur va voir / recevoir. Il faut donc partir de l’objet final, qui n’existe pas encore et imaginer comment une personne décrirait, sans interprétation, votre travail.
– Comment ? Quels outils utiliser pour la production (prise de vues, édition) et pour la diffusion (présentation pour le public). Le choix des outils a une incidence directe sur l’esthétique, sur les possibles, et in fine, sur le résultat concret. Il faut donc motiver vos choix en mettant en adéquation la forme avec le fond (« le fond, c’est la forme qui remonte à la surface »).
– Où ? Le / les lieux de prises de vues. Trouver les lieux puis lister les choses à organiser: autorisations (si dans un espace privé), contraintes (son, lumière, utilisation humaine etc), cadrages possibles, comment « jouer » avec (proposer un regard original, décalé, critique etc).
– Quand ? Le meilleur moment pour effectuer le travail. En fonction des contraintes du lieu mais également de manière choisie (en une fois, d’un bloc / en plusieurs fois, de manière évolutive etc). Faire un planning avec liste des tâches dans le temps.
– Qui ? Les gens devant et derrière la caméra. En premier lieu, il s’agit de savoir clairement ce que vous allez leur demander, quels sont les termes d’un échange (vous leur demandez quelque chose, en contrepartie d’une autre. Ce n’est pas forcément seulement via de l’argent que ça se passe, mais il faut essayer de vous mettre dans la peau d’autrui pour savoir pourquoi il vous donnerait son temps). Ensuite, il faut qu’ils comprennent votre pourquoi pour se l’approprier et vous donner leur version, leurs réponses.
C’est ces questions qui devraient guider tout votre travail et vous permettre de faire les choix adéquats (la réalisation d’un projet peut être vue comme une longue suite de choix qu’il faut faire).
Il s’agit donc de répondre à ces questions à travers un document de 3 à 5 pages (incluant potentiellement des photos / extraits de vidéos) qui servira pour la note théorique.
Toutes ces indications sont assez évidentes, vous y répondez de manière intuitive et naturellement. Mais je vous propose de formaliser quelque peu le processus de travail pour bien passer à travers toutes les étapes de manière consciente et consciencieuse…
En résumé, au final, il s’agit d’éviter que le spectateur se pose les mauvaises questions (« chercher midi à 14 heures ») mais puisse, de manière individuelle et stimulante, se réapproprier vos questions, vos obsessions.

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